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Affichage des articles du octobre, 2023

mâche l'amour

parfois je fais l’amour sur la terre je peux aussi faire l’amour dans la terre faire la terre et l’amour faire terrifère, terraphile, mes fesses pleines de terre, mon visage plein des terres, de ces terres qui m’opèrent chirur gicalement  chaque jour l’âme le jour l’âme  le jour l’âme ment le jour l’âme fane le jour l’âme cale ruralement, l’âme. le jour chie et ment l’âme mâle fait mine d’amour ou d’amicalement. et rouge l’âme rouge, chemine dans le jour tout rouge dans le petit verre de rouge dans la salade du jour  dans la mâche et dans l’amour je te demande de mâcher l’amour mâche l’amour, mâche l’amour pendant des mois des mois de plats du jour, même les jours plats où je suis là et je suis pas là  je suis fille et je suis garçon, je suis triangle et je suis rond, je suis porte et fenêtre, je suis vie et je suis mort, je suis dormir et je suis courir, je suis ville et je suis champ, je suis bleue et blond, je suis salade et saucisson, toi,  tu es tout l’inverse !

enfle

enfle le soir qui devient comme un matin, ravi et idiot, d'être d'avenir plein. c'est enflé qu'il est le soir qu'il dit qu'il est content de l'être. c'est le matin qui vient pas ni la nuit. Ni la nuit ne vient ni rien. enfle le soir qui devient. coincée dans le soir Sophie parle Sophie erre Sophie perd. qu'elle perde le matin il n'est nulle importance mais qu'elle perde la nuit peut-être un peu. dans une vie sans avenir ce qui attend l'avenir n'a pas d'importance, ce qui ignore l'avenir en a. l'avenir est ignoré toujours et ça c'est bien. c'est bien un avenir qui n'a pas lieu. enfle le soir pourtant qui va devenir comme le matin sans le vouloir. sans qu'on le veuille les choses arrivent et ne se taisent pas. et les mers et les terres non plus ne se taisent. et ma mère et mon père jamais ne se taisent. depuis les débuts de l'humanité mon père et ma mère parlent et avancent. c'est Sophie qu'elle d

compost

Les ressources qui font que je vis que tu vis ne sont pas sur nos comptes en banques.  Le compost de mon corps ne se voit pas ne se dit pas non mais mais il fait pousser mes chants tes paroles il fait pousser mes champs tes fleurs tes légumes et mes fruits y'a plein de petits vers de sensibilité Notre terreau est fait de nos rêves de nos réflexions  de nos ouvertures quand d'autres se referment Je suis une bizarre et tu m'aimes tu es un bizarre et tu m'aimes Ah ! Les ressources qui font qu'aujourd'hui je tiens debout ok je les ai trouvées à l'école oui c'est vrai c'est pas faux je ne peux pas dire que c'est faux mais mais je les ai aussi trouvées sur le tracteur dans les bois en ramassant les champignons sur les bords des nationales en ramassant les mûres  Ce que j'y ai appris ça ne se touche pas ça ne se voit pas mais c'est là  et dans films qui en parlent on ne me voit pas mais je suis dans chaque plan  cachée et toi tu les as trouvées

hâche

ça a  sa hache avec sa hache c'est saccadé je saccade c'est une passade  ça a ça a une hache, sa hache avec sa hache coupe les m ots m ais oui, parce que ça veut avoir plus de mots ça a  ça a plus de mots maintenant qu'il les a coup é  plein tout plein tout plus de mot s  etc.  quelle merveille, ce etc. aussi  ça aime le etc qui contient deux mots qui contient neuf lettres e t c a e t e r a  il a fallu les écrire pour les compter.  les lettres, ça compte.

ronde, autour de ça.

 c'est la ronde, autour de ça. il y a une ronde, autour de ce ça. Ce ça qui est arrivé, avec toi, avec toi. je l'ai vue, j'ai vu la ronde. avec toi, avec toi. j'ai vu les mouvements les gens qui rient se regardent dans les yeux. ils se regardent dans les yeux les gens. c'est bien. il y avait des radiateurs bien chauds bien chauds les radiateurs des feux de bois et des bouillotes ce jour-là. ce jour là la ronde je l'ai vue et j'ai eu chaud. au cas où j'ai froid je me garde ce jour-là en poche. ce jour-là est dans ma poche et quand j'ai froid je le sors comme les fumeurs sortent leurs briquets pour fumer la cigarette la plus importante de leur journée pas celle qui passe trop vite la meilleure des cigarettes de leur journée quoi. je ne peux pas vraiment dire plus car je ne fume pas. voilà quand tu es arrivé il y a eu tout ça. tout ça dans la ronde. il y a une ronde autour de toi. je la danse les jours de glace.

vallons, pas plaines.

Il y a eu vallons, pas plaines. Il y a eu familles, pas vides. Il y a eu suicide, pas vie. Il y a eu pas réalisées, des envies. Il y a eu des Noëls, pas des sincérités.          Ici, là, maintenant, aujourd'hui,  Il y a moi. Je n'ai que moi.

Ils ne prononcent jamais le mot "imagination".

De l'autre côté du fleuve, il paraît qu'elles y en a qui ne sont pas assoupies. On dit qu'elle y a des filles qui écrivent à minuit. Toutes ont ce quelque chose qui n'a pas vraiment de nom mais que certains-certaines tentent de nommer "poésie"; mais elle est vrai qu'on entend aussi "feu", "flamme", "galaxie", "constellation", ou encore "mouvement". Moi, ce à quoi je crois, c'est "petit point brillant". Une chose est quasi sûre c'est qu'à la seconde où valse le soleil au dehors elles ouvrent les volets très vite et en faisant beaucoup de bruits. On entend les volets jusque de l'autre côté de la berge, c'est pour ça que je vous dis que c'est quasi sûr. On raconte alors qu'elles chantent ce que leur stylo a jeté sur la feuille depuis le milieu de la nuit qui se découpe ainsi. Une moitié quand on dort, une moitié quand on écrit. De leur côté du fleuve il se murmure que le m

Le livre s'est ouvert.

 le livre du poète. le livre dans sa gorge. le livre dans ma gorge. le livre dans ta gorge. le livre des bibliothèques. le livres des librairies. le livre des grand-parents. le livre saint. le livre pour les enfant. le livre qui est fermé. le livre qui est déchiré. Ces livres qui restent fermés toute l'année. Ces livres qui restent fermés toute une vie. Le jeune lionceau ne lit pas. Il fume et boit et meurt. Nos yeux sont vieux et abîmés par les livres. Nos mains sont jeunes et n'ont pas vu le camboui. le livre qu'on n'a pas lu. le livre du père. le livre de la mère. le livre de celui qui n'a jamais écrit à lire. le livre de celle à qui les mots font peur. Il n'y a jamais eu de livre dans cette maison noire. j'ai rêvé d'une sorcellerie qui ferait rentrer tous les livres dans ma tête. ce n'est pas souhaitable. La lionne, massive, court derrière ma nuque. je pense à elle. "Calme-toi !"  Le livre s'est ouvert. il y a des formes dedans.

Dictionnaire

Brume  Ce serait de l'eau avec des plumes. Bois  Il y aurait du feu dedans. Bol  On le donnerait au voisin. Sol  On y entendrait la note sol. Sûre On le serait. Sur  Le mur, le sommet, le toit. Et la montagne on la verrait ce serait notre copine. Corps On s'en servirait. Je  Serait tu, elle, il, elles, ils, nous, vous, on.

Mon justaucorps à fleurs est au sale.

Mon justaucorps à fleurs est au sale. Mes fleurs sales sont justes au corps ; mes fleurs disent au corps de se taire ; mais mon corps-fleurs est sale ; puis mon corps fleuri et salé se dit qu'un corps sale est comme une fleur qui se terre ; et il y a des corps salis qui repoussent comme des fleurs ; en terre ; il y a des corps salis qui fleurissent justes. Il y a des corps salis.

Tu.

Tu es de ces êtres  Qui sont mosaïque. Tu es de la mousse  Qui entoure les bois. Tu es de la pierre  Qui solidifie ma cabane. Tu es de ces mers Qui côtoient les forêts. Tu es de ces êtres  Qui sont mosaïques. Tu es du soleil comme de la lune, Qui se complètent dans la différence. Tu es né au mauvais siècle Qui empêche le sylvestre. Tu es de la sauvagerie Qui nourrit nos chairs. Tu es de ces êtres Qui sont mosaïques.  Tu es du vitrail Qui fait ouverture. Tu attends mon amour-lumière Qui vient la traverser chaque matin depuis des années, Tu.

Une bonne journée c'est

Une bonne journée c'est  Éteindre, d'abord  Éteindre, tout ce qui empêche. Mettre au sec, ensuite, cave. Abriter, parce que l'abri sera construit. Éloigner la pluie battante, La mauvaise celle qui bat. Conservation, infinie, pas finie, Centrer, au centre, centralement, D'un centre centrifuge. Qui effraie tout ce qui disperse. Ça, c'est le matin. Une bonne journée  C'est, après  Regards qui aiment, posés bien forts, Percée polie mais droite des yeux  Focus, ma petite, focus, Invente pas la flemme,  Contourne pas, fonce tout droit. Ça, c'est l'après-midi. Une bonne journée  C'est, enfin, pour finir, Voir que ça grossit. Que ça fertile, que ça joli, que ça fécond. Que ça te sourit. Parce que t'en a pris soin,  Quoi, De ta poésie. Ça, c'est le soir.

c'est le chant

C'est le chant de la neige sur la tombale de pierre, c'est le chant d'une baguette sur la cymbale d'hier. C'est peut-être moi qui chante dans l'armature du lierre, ou c'est peut-être toi qui chante dans la blessure qui erre. C'est le chant qui chante le non-dit qui chante les noms, c'est le chant de mes "oui" quand il n'y a eu que tes "non". C'est peut-être moi qui chante aux matins des années, ou c'est peut-être toi qui chante aux impulsions de l'oubli. Il est un chant qui, muraille, se dresse contre la peur, terrorise l'angoisse. Il est un chant qui, pollen, se partage avec mille, comme pour consoler le soleil

Disparition inquiétante

Disparition inquiétante : elle a perdu son poumon gauche. Après le blast, souffle premier.  Peut-être pas comme d'habitude. Mais ne le saisit pas tout de suite. Souffle deuxième. Il est comme amputé, découpé, un demi souffle.  Puis se suivent les saccades. Souffle comme un sac surpris. Et la netteté. Anormale. Elle respire trop net, là où avant respirait plus flou. Des souffles toujours entourés d'un halo un peu bancal c'était, un peu pas droits, un peu enrobés volumes. Quelques kilos en trop, ses souffles. Donc. Se présente à l'hôpital. Poumon disparu, est-ce qu'il souffle ailleurs ? Le respir, flou, parti, s'est-il introduit dans autre personne ou est-il un poumon émancipé ? Doit-on forcément vivre des explosions ?

LES BARRIERES D'UN AMOUR

ON A ÉTÉ LES FILLES DE NOS MÈRES : LES ENFANTES DE NOS PÈRES : LES CHIENS DE NOS MAÎTRES : LES FUSILS DE NOS MAÎTRESSES   ON EST DEVENUES LES FILLES DE PERSONNE : LES ENFANTS DE L'EXPLOSION : LES ANIMALES DES PLANETES BARBARES : LES BARRIÈRES D'UN AMOUR  ON A PERDU : LA LONGÉVITÉ : LA CONTINUITÉ : L'ABDURDE IDÉE D'UN ÉTERNEL. ON A UN DEVENIR : ON A DES VENIRS : ON EÛT DES VERRUES : ON NAIT PUIS ON CLAMSE

Je suis vaillant. Je suis la prêtresse sportive.

Je suis vaillant. Je suis la prêtresse sportive. J'ai neuf doigts. Mes amis m'ont lavé l'oreille avec me dixième. Le jour de l'anniversaire de ma mère, c'est aussi le mien. Ils crient de savoir qu'elle a mis un but. Le dimanche elles enflamment les arbres des voisins pour ne pas oublier qu'elles ont des yeux pour voir les incendies. Je prie, ils énumèrent lentement leurs pertes. Les arbres volent et s'émancipent hors de la planète. Mon sceptre, c'est ma canne. Elle tape, creuse, chante. Des chants de buronniers oubliés. Ça les rappelle aux portes du village. Les voisins alors pardonnent. Mes yeux burinés par les cordes vocales qui continuent les paroles au creux d'une gorge inconnue. Des renardes y cherchent leur progéniture.