Accéder au contenu principal

Ils ne prononcent jamais le mot "imagination".

De l'autre côté du fleuve, il paraît qu'elles y en a qui ne sont pas assoupies. On dit qu'elle y a des filles qui écrivent à minuit. Toutes ont ce quelque chose qui n'a pas vraiment de nom mais que certains-certaines tentent de nommer "poésie"; mais elle est vrai qu'on entend aussi "feu", "flamme", "galaxie", "constellation", ou encore "mouvement". Moi, ce à quoi je crois, c'est "petit point brillant". Une chose est quasi sûre c'est qu'à la seconde où valse le soleil au dehors elles ouvrent les volets très vite et en faisant beaucoup de bruits. On entend les volets jusque de l'autre côté de la berge, c'est pour ça que je vous dis que c'est quasi sûr. On raconte alors qu'elles chantent ce que leur stylo a jeté sur la feuille depuis le milieu de la nuit qui se découpe ainsi. Une moitié quand on dort, une moitié quand on écrit. De leur côté du fleuve il se murmure que le monde n'est pas comme ici. Il répond de son langage pur et fourmillant. Sa langue est à nulle autre pareille.

Certaines-certains laissent même entendre qu'elle existe quelque part dans le pays loin des gens qui ouvrent leurs volets et chantent avec elles. à distance comme si la distance n'existait pas.

Ici nos corps sont sans feux, nos cœurs sont faux, comme endormis. Ici on dort toute la nuit. Les gens ont les volets toujours fermés. Des familles entières vivent sans rêves et leurs chiens sont les êtres plus vivants du foyer. Il est des églises moins froides que leurs paroles, et leurs visages ne tressautent jamais d'un éclat de folie ou d'un accès d'amour vrai. Ils ont une bouche mais peu de mots. 

Ils ne prononcent jamais le mot "imagination". 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Je veux que tu restes longtemps mon maintenant.

Fissure dans roche. Je suis devant fissure dans roche. Grimper l'état actuel du tout dire. Tu es fauteuil. Je suis dehors. J'aime je crois la fissure. J'use je vois la blessure de nous. Elle est, et en même temps, elle a. Orienter anatomiquement le tenir. Je tourne autour je tourne autour tu. Tu es dans fauteuil. Fissure dans velours.  Tu tournes autour tu tournes autour je. Mais sans bouger. Je ne veux pas imaginer ton squelette. Tu ne bouges tellement plus que je ne te vois plus. Que je ne vois plus notre blessure. Cachée dans fissure dans roche la blessure peut-être ? Il n'y a pas d'ophtalmologie de la vie. Il n'y a pas d'ophtalmo du cœur. Géologiquement nos âmes comme des brèches. On s'y lance, viens on y va, tu me dis "va" "va" "va" "va" Variable ou immuable minéralité de l'attente joyeuse de tes bras. Tu es la personne la plus maintenant que je connaisse. Tu es mon maintenant depuis longtemps maintenant. ...

Tu fenêtres enfin.

Un sol mou.  J'ouvre les bras. J'enfonce les pieds. J'ai froid. Je chante. Je coeur. Je poème. Je peux, peins, pars, non pars pas. Je reste, ris, rame, rate. Réellement je réelle. Je vrai, vire, vois, vite. Vers toi je vais. Tu es, haut, haie, eau. Tu rivières ma rivière. Tu es réel. Tu vis vibre et vocifère.  Je porte en fer, tu fermes.  Tu ouvriras. Tu fenêtres enfin. Mon soleil soleille.  Je canapé, je sucre, tu sel. Nous, paix.

MAI 2025

Beaucoup de musique ce mois-ci. Beaucoup de rythme en moi. Je deviens musique par endroits. https://youtu.be/fI3gQo_SFK0?si=rMn1tqggBI0nGEk- https://youtu.be/HmLk2vSXXtk?si=_eokDMz_Wm_yM1IW   https://youtu.be/pxr22ih0r9A?si=SwWYc1A4EnMlX4g1   On regarde autour de soi et on voit un monde impénétrable, incompréhensible. Alors, soit on lève le poing, soit on dit Hallelujah. J’essaie de faire les deux. - Leonard Cohen. Je crois que je prie quand je lis. Je m’y attendais pas à celle-là. Il ne me reste plus que moi à devenir. II dit que je devais faire très atten tion car si la vie s'écoulait apparemment comme un  fleuve, des montagnes vers la mer, elle courait en même  temps dans le sens inverse remontant vers sa source. -  Abel de Baricco Il est des effondrements qui sont immobiles. -  Cedric Le Penven  Toutefois Pour aussi dérisoires qu'on soit Vivre est une grâce - Christophe Manon Lorsque l’on apprécie la solitude, on apprécie la compagnie des autres sa...