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Affichage des articles du avril, 2024

Poème de chien (sur une idée de la Compagnie Faire Ailleurs)

Et n’avoir d’avenir que des nids d’acier, Pour tomber d’accord sur la couleur d’une chaise longue Quelques croquettes font du bruit au loin. L’harmonica joue, Mais il ne joue pas pour moi.  Le jogging de l’humaine comme d’habitude. Quelque planète m’influencent,  J’ai quelques flatulences. Quelques croquettes, encore. Le chien                                         

un utérus dans le cœur

j'ai un utérus dans le cœur il peut faire naître des choses un feu d'artifice une nuque vue de trois quarts l'amour avec une fille je ne veux pas ne rien prévoir je veux des toits j'ai les poches larges j'ai les chaussures grandes j'ai le manteau chaud je possède une forêt je possède un terrain je possède mes deux mains je suis capable de protéger j'ai dans le cœur un utérus on était bien lui et moi tout ce que j'ai écrit là n'est pas vrai, réel, ni bien moi, c'est mon utérus du cœur qui tient le stylo. Il prévoit la suite.

même si je n'y

je vais dans le matin le matin chaud ;  j’écrase des insectes ;  et je pense à ma mère. je lui ai demandé ;  de m’expliquer ;  l’eau qui court derrière un faon mort. c’est rien ;  c’est pas un signe rien ;  et il n’y a pas plusieurs mondes. et moi je ne suis pas plusieurs ;  comme je le croyais ;  mais je suis belle et bien. le thym est froid ;  les chèvres sont loin ;  et les gens viennent là le soir. harnachés de leur joie ;  troglodyte et infaillible ;  des pierres autour des yeux. comme moi j’ai ;  des escargots dans la chaussure ;  pour les énerver. la suite ;  tu ne m’en as pas parlé ;  tu as juste parlé du bouquet. puis je me suis réveillée ;  puis trois bottes de foin ;  comme ça. et tout d’un coup ;  Ce n’est plus ce rythme ;  qu’il faut avoir ; c’en est un autre. (

toquer à ma porte

Je vis dans un endroit où l'on toque à ma porte des gens viennent, humains, me voir ils ont des demandes ils ont des besoins  ils ont des envies ils ont des sympathies ils ont des secrets ils ont des questions ils ont des fêtes derrière leurs têtes ils sont derrière les morts ils sont derrière l'armure ils sont devant la porte ils sont devant le mur ils ont des pensées ils ont des futurs ils ont des cadeaux ils ont de la nourriture ils ont des visages ils ont des boutures ils font des boutures en moi à l'infinitif se promener dans l'existence solidement cueillir sur le bord du chemin des fragments éprouve la solidité des chats fabrique des lignes et tout d'un coup quelque chose qui sédimente en soi je suis maçonne  je suis maçonne de moi-même  harmoniquement  voile sur le plan cadastral je suis toujours la maçonne la maçonne de nous-mêmes  je construis et nous habiterons la maison sans travaux sans travailler je maçonne pourtant nul besoin de travailler ce qui trava

Ce

Ce que j'ai à dire se passe de mots Ce que j'ai   di se passe de mots Ce que j'ai  se passe de mots Ce que j'ai se passe Ce q   j'ai s  passe de mots j'ai     pas    de mots

poème pour tous ceux et toutes celles qui ne savent pas "bien" parler

surtout n’apprend pas à bien parler n’utilise pas les bons mots ne les cisaille pas ni ne taille la haie d’un langage pavillonnaire surtout n’apprend pas à bien parler car si tu sais parler tu parleras trop ceux qui savent parler parlent trop et rien ne disent  ils ne te diront rien à toi  toi qui est mosaïque il t’expliqueront des choses et tu diras “ça ne me dit rien” n’apprend pas à bien parler tu ne parleras sinon qu’à des gens inutiles qui pensent posséder le langage  confond les lettres, oublie les, mélange les modes ne règle pas ce problème qui n’en est pas un on ne règle pas un problème qui ne s’appelle pas problème n’articule pas  arrête d’articuler pour qu’on te comprennes ne souhaite pas être comprise, ne le souhaite pas, c’est comme ça qu’on te comprendra. bafouille, ils comprendront dans la vulnérabilité qui est la tienne floute ta langue filoute les règles oublie les mots erreur et faute n’écris surtout pas de jolies lignes  sur un joli carnet  écrit sur tes ticket de cai

chanson d'amour pourquoi pas

(R) tout ce que je veux c'est ton sourire, ta voix c'est ton p'tit cœur qui bat (C1) C'est te voir chanter te voir rigoler t'habituer à moi te voir t'ébattre oh t'ébattre avec moi  (C2) C'est te voir râler aussi  et pleurer pourquoi pas c'est vieux comme le monde oui, mais moi je crois qu'j'ai l'pouvoir d'faire en sorte qu'tu pleures pas  (R) tout ce que je veux c'est ton sourire, ta voix c'est ton p'tit cœur qui bat (C3) C'est t'entendre danser timidement chez toi savoir qu't'es dans ma rue puis t'entendre ouvrir la porte, la porte de chez moi (C4) C'est mettre mon bras sous l'tien dans une ruelle qu'est déserte mais qui m'fait pas peur parce que l'désert de mon cœur toi tu l'as fait partir  (R) tout ce que je veux c'est ton sourire, ta voix c'est ton p'tit cœur qui bat (R final) tout ce que je veux c'est ton sourire, ta voix c'est mon p'tit cœur qui

Aux quatre coins du réel

Aux quatre coins du réel, les quatre coins du jour. Le pluriel se met vraiment n'importe où. Il y a une énergie insatisfaite, insatisfaite ! Une heure est disponible. Elle ne remplit rien du tout C'est du gros divaguement en barre "Bonjour, je suis inoccupée" Très rare, ouh très rare Un instant, une rencontre Plus dense qu'il n'y paraît :  investir le temps avec son squelette Je veux dire vraiment On dit que c'est possible On dit même que ça fait plaisir Une image ce n'est pas suffisant Une fille ne parvient pas à aller dans le détail Elle enfume ses proches Elle enfume la planète Elle enfume sa chambre Bleu sur violet ça fait  lunaire. Les tiroirs quotidiens délabrés regardent ses frères -  mal à la teuté.

Journée de grand banditisme.

I Journée de grand banditisme. Mon mari est une racine et moi, je suis la bandite des grands chemins. J'me casse. Je n'attendrai pas le printemps  pour pouvoir lancer des couteaux, dents. Et dans la rue un nid, une mousse, un cordage, je sens comme un petit ding-dong chez les gens. Regardez comme la magie peut changer un visage. II Un jour de grand danger, je suis née. Et ici, depuis les petites fugues, le quota de larmes, les pieds sauvages, les ateliers pour être vivant,  les garçons impénétrables et ceux, pénétrables, ma mousseline précaire, les billets de cinquante, et ce cancer de se taire, je veux bien que vous croyiez avec moi  qu'aucune être humaine n'est logique. III La météo en majuscule poursuit une disparition.

le match perceptible de l'univers qui nous bagarre sérieusement la gueule.

On oublie le front. On ne veut pas les -  chevilles. C'est qu'il faut bouillir. On excuse les enfants. On pardonne les -  parents. C'est qu'il y a égalité dans le match perceptible de l'univers qui nous bagarre sérieusement la gueule. On a pu fumer. On a pu ne pas - fumer. C'est qu'on est changeante. On a amouré des mecs. On les a bien - harponnés. C'est qu'ils sont volontaires dans le championnat désaccordé du tendre qui n'a pas vraiment d'arbitre. On se décale, on déconne bien, on - ajoute des virgules, merde ! et merci, On est une crevarde. On est pas une - crevarde. Ca dépend du barde qui chante la bande originale du weekend dans cette insensée cérémonie du flottement. On a une silhouette noire autour de ses muscles -  elle nous dépossède de nous. C'est qu'elle est forte. On la refile aux autres. On la confie -  parfois. C'est la loi de la survie dans le match perceptible de l'univers qui nous bagarre sérieusement la gueul

ma délivrance et mon longtemps

Arrive n'est pas pareil que viens dans "Arrive", tu es là, dressé  ta tête de jonquille ton crâne oublié la main qui comme un chat cherche la renarde décalée du bout du banc aux idées intrépides et jouesques endimanchée le samedi et enfiévrée le lundi grande comme un Madonne de province ordonnante et passagère Arrive, mon petit Printemps, n'avais-tu pas peur il y a de ça une saison ? C'était l'hiver et tu me chassais moi c'est avril qui qui me met du bourdon dans les pattes grande moisson pour mes adversaires mais tu arrives je pourrais dire d'accord tes épaules de biais tes amis adossés et cette table qui parle pour nous nous accueille avec nos regards secrets plus si secrets que ça  comme d'habitude, mes jambes avancent sans moi  et mon silence n'est un problème pour personne sauf pour ma bouche qui cherche encore plus vaste alors que tu es là et qu'elle ne pourrait ne chercher que toi c'est d'ailleurs ce qu'elle parvient à fa

la chose la plus difficile

le flou tout court succession de lits bordés il faut quand même  donner des repères adroiture, suffisance, un espace occupé de toutes petites imprécisions sur le cahier cockpit  ça se voit pas au début mais pendant la traversée grosse panique ça se voit maintenant le soleil finit par arriver au bout d'un moment  les mille marches se descendent  je ne parle pas clairement  non ce n'est pas clair la chose la plus difficile  c'est un début  qu'est-ce qui est déjà en place  pour toujours je veux dire je suis quelqu'un qui a envie de voir en fait qui n'en peut plus de ne rien voir la chose la plus difficile  c'est de continuer de vivre  non pas en évitant la brume mais à travers elle

MARS 2024

MARS 2024 Mylène Prdoen : archéologue du son. C’est fascinant jusqu’où elle est allée dans l’auditivité du monde. Margaux Lallemand fait un appel à textes BIZARRES. Décidément, ce mot me fait de l’effet. Depuis 3 ans déjà il me hante et m’attire.  Dans le livre Aïe, un poète ! nous lisons : « Bref, si vous vous dites : ‘‘C’est bien ma langue, mais je ne l’ai jamais vue dans cet état’’, probable que vous êtes en face d’un poème. » Tania Tchenio écrit : “Dans un petit recoin de moi-même, je danse des claquettes en souriant.” Musique : La Dame blanche, un afro-cubaine habitée qui fait du spoken word hispanique. Magnifique.  Emmanuel Lévinas dans son ouvrage intitulé En découvrant l'existence avec Husserl et Heidegger (1932). L'existence humaine étant pensée comme présence au monde, on comprend que pour « exister » il faille « ek-sister » : ek-sister correspond en effet à la sortie de soi-même vers le monde. L'existence conçue comme ek-sistence est alors authentique. En 1949,