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une main

 il existe une main sur cette terre qui est si tendre, si tendre. cette main c’est la main de Molly. un jour, la main de Molly s’est apposée dans mon dos. je m’y attendais pas et pourtant Molly non la main de Molly : douceur. dans mon dos là comme ça la main de Molly. les cinq doigts avec tendre, tendre. friction dans le dos haut en bas bas en haut. dans mon dos qui s’y attendait pas, dans mon dos solitaire. et pas fait dans mon dos pourtant non la main si tendre de Molly est arrivée de face, sincèrement. sororalement. de face la main remplie de tendresse de Molly qui a dû aller dans d’autres dos et tenir d’autres mains. peut-être même un main en particulier. ou plusieurs. mais il faut que je vous raconte oui vraiment il faut que je vous dise comment la main de Molly dans mon dos l’a fait exister, mon pauvre dos, et comment la main de Molly, un matin que je n’existais pas, m’a fait exister. voilà il fallait vraiment que je vous le dise. il existe une main sur cette terre qui est si tendre, si tendre.

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JANVIER 2025

“Voix : la dent du souffle. Pensée : l’os du cerveau.” Robert Bringhurst Lorsqu’en tant qu’autrice, on suit une logique parfaitement évidente pour nous en écrivant notre livre, la plupart du temps, c’est ça qui fait magiquement tenir le livre et cela se trame le plus souvent invisiblement pour les lecteurices. A l’inverse, ce qu’iels remarquent nous est toujours mystérieux, invu de notre part dans le processus d’écriture, mais que l’on accepte volontiers dans l’échange qui suit la réception d’un livre comme une signification acceptable. “Ah oui, je ne l’avais pas vu sous cet angle”, s’entend-on répondre, parlant pourtant de notre propre livre. David Abram utilise l’expression “sensuous earth”, qu’on peut traduire par “terre charnelle”, ou bien terre sensuelle. Il désigne le foyer de sens multiples qu’est la terre. “Nos esprits pensants se sont éloignés de nos corps sentants”, écrit-il dans Devenir animal . Ma poésie tente d’étirer mon imagination sensorielle mais aussi mon intelligence...

Capitaine de la nuit

Petite comptine pour les rêves des enfants  (mélodie écrite aussi)  Les nuages sont grands, mais pas trop J'ai envie de chanter, mais pas trop haut J'ai envie de changer, mais pas trop Le sablier me regarde Les rêves sont grands, mais pas assez Il y a plus de voix que c'qu'on croit Il y a plus de folie que c'qu'on dit Bienvenue dans vos nuits

mais sans jalousie.

 On dit qu'un humain ne vient pas d'un territoire mais d'une enfance tenir droit et devoir tenir quel est donc cet enfant qui peut le sauver le serrer l'enrober de nuages. plus qu'à serrer non pas l'enfant mais les dents sur les sons de son prénom qui craquent dans la langue comme l'herbe gelée craque sous des pieds. quelques poitrines fermées dans le passé d'un futur la bûche toujours, un ronronnement la bouche toujours, un ronronnement. une moustache celle d'un homme ou d'un chat qu'importe dans le fond une gorge vibre d'un destin murmure des insultes  comme on mastique un vieil os comme on chique du vieux tabac savoir qu'on devine mes colères derrière mes cheveux je mets des bottes boueuses à mes lobes d'oreilles je sème les indices  je vis un peu, dors et désire je survis et surveille  où se trouve Vénus ce soir. Des pas, une pensée-rythme. tout change je change tout change même les pierres figées dans la coulée de lave sur le...