Quelques pattes poilues, un bec fermé mais qui parle encore, qui te chuchote ses dieux d’enfance, les syllabes poisseuses d’un père absent. Père qui emporte avec lui les bras nourriciers. Plus de bras pour te porter dans la maison. Les six seins de la mère suffiront. Ta mère l’animale qui gigote. Un cerf rigole entre les branches. Comme la pierre sous le sabot du cheval tu portes. Tu ris aussi un peu bien sur [rires]. L’oie blanche mais quand même un peu rouge, d’ailleurs, la rougeur d’une truffe abandonnée. Une queue de rat triple que tu es habituée à reconnaitre sous l’évier quand tu ouvres le placard pour jeter les noyaux du goûter. C’est la saison des prunes et la grenouille rouille. Je sais que vous pouvez voir et percevoir et entendre et toucher ma mort qui mord. Moi, je peux la chanter. Ma mort qui mord ma vie, ma mort qui mord ta vie. Une mort c’est jamais solitaire. Elle charrie avec elle la fin de l’espérance le monde qui n’a pas de diplôme de monde finir de croir...
Bonjour, c'est Hortense Raynal. L'Horticole est un blog d'horticulture de poésie. L'Horticulture est une pratique qui nourrit et embellit les jardins. La poésie horticole essaie de nourrir et embellir la langue. Le rapport est vivant, la poétesse aussi. Hortense vient du latin hortus, qui signifie jardin. Ceci est un endroit où je peux écrire et arroser des textes quotidiens sans pression, où la temporalité est différente de l'édition. Vous pouvez trouver mes livres en librairie.