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Articles

Affichage des articles du octobre, 2025

le monde n’a pas de diplôme de monde

  Quelques pattes poilues, un bec fermé mais qui parle encore, qui te chuchote ses dieux d’enfance, les syllabes poisseuses d’un père absent. Père qui emporte avec lui les bras nourriciers. Plus de bras pour te porter dans la maison. Les six seins de la mère suffiront. Ta mère l’animale qui gigote. Un cerf rigole entre les branches. Comme la pierre sous le sabot du cheval tu portes. Tu ris aussi un peu bien sur [rires]. L’oie blanche mais quand même un peu rouge, d’ailleurs, la rougeur d’une truffe abandonnée. Une queue de rat triple que tu es habituée à reconnaitre sous l’évier quand tu ouvres le placard pour jeter les noyaux du goûter. C’est la saison des prunes et la grenouille rouille. Je sais que vous pouvez voir et percevoir et entendre et toucher ma mort qui mord. Moi, je peux la chanter. Ma mort qui mord ma vie, ma mort qui mord ta vie. Une mort c’est jamais solitaire. Elle charrie avec elle la fin de l’espérance le monde qui n’a pas de diplôme de monde  finir de croir...

SEPTEMBRE 2025

  « … il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer, il faut dire des mots, tant qu’il y en a, il faut les dire, jusqu’à ce qu’ils me trouvent, jusqu’à ce qu’ils me disent, étrange peine, étrange faute, il faut continuer, c’est peut-être déjà fait, ils m’ont peut-être déjà dit, ils m’ont peut-être porté jusqu’au seuil de mon histoire, devant la porte qui s’ouvre sur mon histoire, ça m’étonnerait, si elle s’ouvre, ça va être moi, ça va être le silence, là où je suis, je ne sais pas, je ne le saurai jamais, dans le silence on ne sait pas, il faut continuer, je ne peux pas continuer, je vais continuer. » Samuel Beckett