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JANVIER 2025

  • “Voix : la dent du souffle. Pensée : l’os du cerveau.” Robert Bringhurst

  • Lorsqu’en tant qu’autrice, on suit une logique parfaitement évidente pour nous en écrivant notre livre, la plupart du temps, c’est ça qui fait magiquement tenir le livre et cela se trame le plus souvent invisiblement pour les lecteurices. A l’inverse, ce qu’iels remarquent nous est toujours mystérieux, invu de notre part dans le processus d’écriture, mais que l’on accepte volontiers dans l’échange qui suit la réception d’un livre comme une signification acceptable. “Ah oui, je ne l’avais pas vu sous cet angle”, s’entend-on répondre, parlant pourtant de notre propre livre.

  • David Abram utilise l’expression “sensuous earth”, qu’on peut traduire par “terre charnelle”, ou bien terre sensuelle. Il désigne le foyer de sens multiples qu’est la terre. “Nos esprits pensants se sont éloignés de nos corps sentants”, écrit-il dans Devenir animal. Ma poésie tente d’étirer mon imagination sensorielle mais aussi mon intelligence sensorielle du monde. Ce dernier est une présence expressive, il n’est pas inerte.

  • Relation de dynamisme à dynamisme, conversation. Ecopoétique conversationnelle.

  • “Il y a des manières de parler qui rendent honneur au fait que nous soyons une partie de ce monde et par là encourageant et renforcent la réciprocité entre l’animal humain et le pays plus qu’humain. Mais il y a aussi des manières de parler qui nient implicitement cette convivialité, des styles de parole qui empêchent la participation et l’échange entre nos sens et la topographie sensible.” Ibidem.

  • Heureusement que les livres peuvent s’acheter d’occasion. J’ai dégoté La poétique de l’espace de Bachelard et évidemment il faut que je me procure tout le reste de sa réflexion sur l’eau, le feu. Dès la première page, il met en évidence qu’une image poétique n’est pas l’écho du passé mais que ce serait plutôt l’inverse, dans le présent de l’image, le passé retentit en écho. Le lien de causalité est inversé : Présent => passé, et non pas passé => présent. Le présent produit du passé.

  • Dans beaucoup de peuples, le mot “âme” provient d’une onomatopée désignant le souffle. 

  • “les géographies solennelles des limites humaines…” Eluard

  • Il y a le dehors du mot et le dedans du mot.

  • Encore cette notion de “poésie investie” qui me vient. Un même vêtement porté par deux personnes différentes. Un même mot écrit par deux poètesses/poétes différents. Pas la même chose. Le même et pas le même. Le même n’est pas le même.

  • Nous exerçons nos désirs là où nous sommes

  • Le poème, seul lieu de vulnérabilité possible ?

  • Discours sur la servitude est à relire pour penser ce qu’il se passe avec Meta.

  • Résister, anthologie Seghers / en être, ne pas en être 

  • André Comte-Sponville : “Si vous attendez que tout aille bien dans le monde pour être joyeux, vous ne serez jamais joyeux. Vous allumez la radio le matin, il y a des horreurs à Gaza et en Ukraine, est-ce que vous vous dites “je ne serai plus jamais heureuse” ? Non.”

  • "Contre l'imprévisibilité, contre la chaotique incertitude de l'avenir, le remède se trouve dans la faculté de faire et de tenir des promesses." Hannah Arendt

  • Gramsci résume tout : “Pessimisme de l’intelligence, optimisme de la volonté.”

  • Rosset parle de la joie tragique, pour désigner ces nouvelles horribles du monde mais qui donnent envie de VIVRE et de RÉSISTER et de FAIRE DES CHOSES. Alors que les discours d’encouragements au bien-être donnent envie de se coucher.

  • Bien sûr que les poissons ont froids à se traîner là dans la mer Bien sûr que j´ai encore en moi comme un goût avalé de travers Ne partons pas fâchés, ça n´en vaut pas la peine tu sais

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Juste une petite menace

On se retrouve à ouvrir les fenêtres des autres on shoote les oiseaux deux, trois comme pour mieux répartir le malheur. On range de fausses armoires qui ne contiennent que du rien beaucoup de rien toxicomanie du rien. On a de la musique dans le gun on le pointe sur les oreilles avec dans la bouche le gum c'est pour faire entendre comme  les cœurs battent en chœur. Juste une petite menace comme ça on menace,  on menace bien, mais seulement. Il n'y a que l'angle qui sera mort.

mais sans jalousie.

 On dit qu'un humain ne vient pas d'un territoire mais d'une enfance tenir droit et devoir tenir quel est donc cet enfant qui peut le sauver le serrer l'enrober de nuages. plus qu'à serrer non pas l'enfant mais les dents sur les sons de son prénom qui craquent dans la langue comme l'herbe gelée craque sous des pieds. quelques poitrines fermées dans le passé d'un futur la bûche toujours, un ronronnement la bouche toujours, un ronronnement. une moustache celle d'un homme ou d'un chat qu'importe dans le fond une gorge vibre d'un destin murmure des insultes  comme on mastique un vieil os comme on chique du vieux tabac savoir qu'on devine mes colères derrière mes cheveux je mets des bottes boueuses à mes lobes d'oreilles je sème les indices  je vis un peu, dors et désire je survis et surveille  où se trouve Vénus ce soir. Des pas, une pensée-rythme. tout change je change tout change même les pierres figées dans la coulée de lave sur le...