“Le monde doit être romantisé. C’est ainsi que l’on retrouvera le sens originel. [...] Lorsque je donne à l’ordinaire un sens élevé, au commun un aspect mystérieux, au connu la dignité de l’inconnu, au fini l’apparence de l’infini, alors je le romantise.” Novalis, Le monde doit être romantisé
Maoh m’a prêté Le mur invisible Marlen Haushofer. L’incipit évoque comme commencement de l’histoire une date qui est une date clé de ma vie. Les livres sont des rendez-vous.
Ensuite, j’ai emprunté Ubik de Philip K. Dick à Guillaume, après avoir lu des bouts (rapidement) de La tyrannie de la réalité de Mona Chollet chez Morgane. Est-ce que je me questionne malgré moi sur la réalité ? Le livre de Maoh aussi, nous parle de ce que c’est ou pas, la réalité. “On ne choisit pas nos sujets, ce sont nos sujets qui nous choisissent”, dit Mona Chollet dans Bookmakers. Mais je n'ai pas réussi à lire Ubik.
“Chacun se croit seul en enfer et c’est cela l’enfer.” René Girard, Mensonge romantique et Vérité romanesque
Miguel Benasayag décrypte que le rapport dual au corps “reflète l’état de guerre dans lequel la société moderne existe par rapport au monde et à la nature”.
“Il y aura toujours plus de choses dans un coffret fermé que dans un coffret ouvert. La vérification fait mourir les images. Toujours, imaginer sera plus grand que vivre.” Gaston Bachelard, La poétique de l’espace
Ton Kamasutra
A bien cent ans d'âge
Mon Dieu que c'est démodé
Le nec plus ultra
En ce paysage
C'est d'aimer les deux côtésAgua viva de Clarice Lispector, je l’ai acheté en allant rendre mon stock chez Domy ma libraire, je venais de gagner des droits d’autrice et les voilà redépensés aussitôt. Eh bien, j’ai bien fait. Chaque page est d’une densité folle. Chaque page est un livre. Elle a mis au point le concept du it qui pourrait se rapporter à ce que j'appelle de mon côté le point brillant ou vibrant.
Ecoute, ce qu'il reste de nous
Immobile et debout
Une minute de silence
Ce qu'il reste, c'est tout
De ces deux cœurs immenses
Et de cet amour fou
Et fais quand tu y penses
En souvenir de nous
Une minute de silence
Ecoute passer mes nuits blanches
Dans tes volutes de fumée bleue
Cette minute de silence
Est pour nous deuxMiel m’a redonné envie de lire Journal de deuil, de Roland Barthes. Je vais le faire.
“Voix : la dent du souffle. Pensée : l’os du cerveau.” Robert Bringhurst Lorsqu’en tant qu’autrice, on suit une logique parfaitement évidente pour nous en écrivant notre livre, la plupart du temps, c’est ça qui fait magiquement tenir le livre et cela se trame le plus souvent invisiblement pour les lecteurices. A l’inverse, ce qu’iels remarquent nous est toujours mystérieux, invu de notre part dans le processus d’écriture, mais que l’on accepte volontiers dans l’échange qui suit la réception d’un livre comme une signification acceptable. “Ah oui, je ne l’avais pas vu sous cet angle”, s’entend-on répondre, parlant pourtant de notre propre livre. David Abram utilise l’expression “sensuous earth”, qu’on peut traduire par “terre charnelle”, ou bien terre sensuelle. Il désigne le foyer de sens multiples qu’est la terre. “Nos esprits pensants se sont éloignés de nos corps sentants”, écrit-il dans Devenir animal . Ma poésie tente d’étirer mon imagination sensorielle mais aussi mon intelligence...
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