“Le territoire du nomade n'a rien de déterritorialisé, au contraire, car il existe bel et bien une carte du territoire, fût-elle mentalement enregistrée ; l'itinéraire des déplacements obéit à la tradition, est une question de frayage et d'habitus.” Anne Cauquelin, Le site et le paysage
“Les détails ne font pas partie de l’ensemble d’un tableau dont je suis le foyer, le foyer est partout. Rien ne se réfère à moi, la spectatrice. C’est ainsi que la terre doit se voir elle-même.” Nan Sheperd, La Montagne vivante
“Je sais après avoir longtemps regardé que j’avais à peine commencé à voir.” Nan Sheperd toujours
Inyeon (인연) : le fil du destin. En Corée du Sud, le mot inyeon renvoie au lien qui unit deux personnes et à la connexion émotionnelle entre ces individus. C’est un terme qui ne possède aucun équivalent dans la langue française, et qui mérite de ce fait de se voir expliquer plus en détail.
" De toutes les illusions, la plus périlleuse consiste à penser qu'il n'existe qu'une seule réalité. En fait, ce qui existe, ce sont différentes versions de la réalité, dont certaines peuvent être contradictoires, et qui sont toutes l'effet de la communication et non le reflet de vérités objectives et éternelles. " Paul Watzlawick, La réalité de la réalité
Corinne Pelluchon, L’être et la mer, Pour un existentialisme écologique : la philosophe pense le coexistentialisme (Bachelard, Poétique de l’espace) attestant notre appartenance à une communauté de vivants. Les humanités environnementales insistent sur cette notion. Elle mentionne en tout premier lieu les poètes, puis les écrivains en général, dans le rôle de la pensée de la mer. Paul Valéry, Woolf. Particulièrement bouleversée par son évocation d’une “identité liquide” possible pour l’être humain. Cesser de voir le monde comme objet face à nous sujet. Elle pense un être humain solitaire mais solidaire
“L’Être humain qui ne s’est pas mis tout seul au monde” !
Le déni de la mort a des répercutions. Présentisme, consumérisme, recherche d’immortalité excessive.
Queneau : La poésie c’est dire qu’il pleut quand il fait beau et qu’il fait beau quand il pleut." je note. Je ne sais pas encore quoi en penser.
Je lis dans Sagesse des lianes de Dénètem Touam Bona le mot “biophonie” : assurément un concept que j’ai envie de développer. Il parle de la rhapsodie des vents, des couacs de la végétation, des cris des animaux comme formant le paysage sonore de la nature. Comme toujours je préfère le mot environnement. L’environnement converse.
Lorsque je fais une performance, sur scène j'entre inhumaine. Je redeviens humaine au cours des minutes sur le plateau. Je partage ça, cette folie, avec l'assistance. Entre autres.
Mes poèmes sont structurés comme des morceaux de musique. J'entends leur structure rythmique. Bien souvent elle est constitutive de la Poétique au même titre que les mots. J'ai des poèmes comme des marches, d'autres comme des valses. Pour la plupart, ça ne peut se classifier, mais au détail, vers après vers, on pourrait en analyser la cadence, la mélodie, le volume.
J'ai lu chez Georges Schéhadé, poète (1905-1989) : "Pour retrouver le corps et l'âme de l'enfance Dans une chambre douce allumée de voleurs Mes mains sont légères lorsque je pense" Il me conduit, et je l'en remercie, à me dire que pour ma part il me faudrait écrire "mes mains sont épaisses lorsque je pense"
« Le travail de la création parcourt cinq phases : éprouver un état de saisissement, prendre conscience d’un représentant psychique inconscient; l’ériger en code organisateur de l’oeuvre; choisir un matériau apte à doter ce code d’un corps; composer l’oeuvre dans ses détails; la produire au dehors. » Didier Anzieu, Le Corps de l’œuvre.
Tout comme il y a des "mots d'ordre" (Deleuze et Guattari), il y a des sons d'ordre. On peut faire bien plus en termes de mots quand on parle et en termes de bruits avec son corps, que ce qu'il convient, ce qu'il est ordonné de faire. Je vois aussi mon poème comme du son désordonné.
Le naturaliste allemand Jakob von Uexküll (1864-1944) a théorisé le concept d’Umwelt pour définir la façon dont chaque espèce conçoit l’environnement à travers ses sens. Peut-être LA découverte de ce mois de septembre.
I Journée de grand banditisme. Mon mari est une racine et moi, je suis la bandite des grands chemins. J'me casse. Je n'attendrai pas le printemps pour pouvoir lancer des couteaux, dents. Et dans la rue un nid, une mousse, un cordage, je sens comme un petit ding-dong chez les gens. Regardez comme la magie peut changer un visage. II Un jour de grand danger, je suis née. Et ici, depuis les petites fugues, le quota de larmes, les pieds sauvages, les ateliers pour être vivant, les garçons impénétrables et ceux, pénétrables, ma mousseline précaire, les billets de cinquante, et ce cancer de se taire, je veux bien que vous croyiez avec moi qu'aucune être humaine n'est logique. III La météo en majuscule poursuit une disparition.
Commentaires
Enregistrer un commentaire