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SEPTEMBRE 2024

  • “Le territoire du nomade n'a rien de déterritorialisé, au contraire, car il existe bel et bien une carte du territoire, fût-elle mentalement enregistrée ; l'itinéraire des déplacements obéit à la tradition, est une question de frayage et d'habitus.” Anne Cauquelin, Le site et le paysage

  • “Les détails ne font pas partie de l’ensemble d’un tableau dont je suis le foyer, le foyer est partout. Rien ne se réfère à moi, la spectatrice. C’est ainsi que la terre doit se voir elle-même.” Nan Sheperd, La Montagne vivante

  • “Je sais après avoir longtemps regardé que j’avais à peine commencé à voir.” Nan Sheperd toujours

  • Inyeon (인연) : le fil du destin. En Corée du Sud, le mot inyeon renvoie au lien qui unit deux personnes et à la connexion émotionnelle entre ces individus. C’est un terme qui ne possède aucun équivalent dans la langue française, et qui mérite de ce fait de se voir expliquer plus en détail.

  • " De toutes les illusions, la plus périlleuse consiste à penser qu'il n'existe qu'une seule réalité. En fait, ce qui existe, ce sont différentes versions de la réalité, dont certaines peuvent être contradictoires, et qui sont toutes l'effet de la communication et non le reflet de vérités objectives et éternelles. " Paul Watzlawick, La réalité de la réalité

  • Corinne Pelluchon, L’être et la mer, Pour un existentialisme écologique : la philosophe pense le coexistentialisme (Bachelard, Poétique de l’espace) attestant notre appartenance à une communauté de vivants. Les humanités environnementales insistent sur cette notion. Elle mentionne en tout premier lieu les poètes, puis les écrivains en général, dans le rôle de la pensée de la mer. Paul Valéry, Woolf. Particulièrement bouleversée par son évocation d’une “identité liquide” possible pour l’être humain. Cesser de voir le monde comme objet face à nous sujet. Elle pense un être humain solitaire mais solidaire

  • “L’Être humain qui ne s’est pas mis tout seul au monde” !

  • Le déni de la mort a des répercutions. Présentisme, consumérisme, recherche d’immortalité excessive.

  • Queneau : La poésie c’est dire qu’il pleut quand il fait beau et qu’il fait beau quand il pleut." je note. Je ne sais pas encore quoi en penser.

  • Je lis dans Sagesse des lianes de Dénètem Touam Bona le mot “biophonie” : assurément un concept que j’ai envie de développer. Il parle de la rhapsodie des vents, des couacs de la végétation, des cris des animaux comme formant le paysage sonore de la nature. Comme toujours je préfère le mot environnement. L’environnement converse.

  • Lorsque je fais une performance, sur scène j'entre inhumaine. Je redeviens humaine au cours des minutes sur le plateau. Je partage ça, cette folie, avec l'assistance. Entre autres.

  • Mes poèmes sont structurés comme des morceaux de musique. J'entends leur structure rythmique. Bien souvent elle est constitutive de la Poétique au même titre que les mots. J'ai des poèmes comme des marches, d'autres comme des valses. Pour la plupart, ça ne peut se classifier, mais au détail, vers après vers, on pourrait en analyser la cadence, la mélodie, le volume.

  • J'ai lu chez Georges Schéhadé, poète (1905-1989) : "Pour retrouver le corps et l'âme de l'enfance Dans une chambre douce allumée de voleurs Mes mains sont légères lorsque je pense" Il me conduit, et je l'en remercie, à me dire que pour ma part il me faudrait écrire "mes mains sont épaisses lorsque je pense"

  • « Le travail de la création parcourt cinq phases : éprouver un état de saisissement, prendre conscience d’un représentant psychique inconscient; l’ériger en code organisateur de l’oeuvre; choisir un matériau apte à doter ce code d’un corps; composer l’oeuvre dans ses détails; la produire au dehors. » Didier Anzieu, Le Corps de l’œuvre.

  • Tout comme il y a des "mots d'ordre" (Deleuze et Guattari), il y a des sons d'ordre. On peut faire bien plus en termes de mots quand on parle et en termes de bruits avec son corps, que ce qu'il convient, ce qu'il est ordonné de faire. Je vois aussi mon poème comme du son désordonné.

  • Le naturaliste allemand Jakob von Uexküll (1864-1944) a théorisé le concept d’Umwelt pour définir la façon dont chaque espèce conçoit l’environnement à travers ses sens. Peut-être LA découverte de ce mois de septembre.

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JANVIER 2025

“Voix : la dent du souffle. Pensée : l’os du cerveau.” Robert Bringhurst Lorsqu’en tant qu’autrice, on suit une logique parfaitement évidente pour nous en écrivant notre livre, la plupart du temps, c’est ça qui fait magiquement tenir le livre et cela se trame le plus souvent invisiblement pour les lecteurices. A l’inverse, ce qu’iels remarquent nous est toujours mystérieux, invu de notre part dans le processus d’écriture, mais que l’on accepte volontiers dans l’échange qui suit la réception d’un livre comme une signification acceptable. “Ah oui, je ne l’avais pas vu sous cet angle”, s’entend-on répondre, parlant pourtant de notre propre livre. David Abram utilise l’expression “sensuous earth”, qu’on peut traduire par “terre charnelle”, ou bien terre sensuelle. Il désigne le foyer de sens multiples qu’est la terre. “Nos esprits pensants se sont éloignés de nos corps sentants”, écrit-il dans Devenir animal . Ma poésie tente d’étirer mon imagination sensorielle mais aussi mon intelligence...

mais sans jalousie.

 On dit qu'un humain ne vient pas d'un territoire mais d'une enfance tenir droit et devoir tenir quel est donc cet enfant qui peut le sauver le serrer l'enrober de nuages. plus qu'à serrer non pas l'enfant mais les dents sur les sons de son prénom qui craquent dans la langue comme l'herbe gelée craque sous des pieds. quelques poitrines fermées dans le passé d'un futur la bûche toujours, un ronronnement la bouche toujours, un ronronnement. une moustache celle d'un homme ou d'un chat qu'importe dans le fond une gorge vibre d'un destin murmure des insultes  comme on mastique un vieil os comme on chique du vieux tabac savoir qu'on devine mes colères derrière mes cheveux je mets des bottes boueuses à mes lobes d'oreilles je sème les indices  je vis un peu, dors et désire je survis et surveille  où se trouve Vénus ce soir. Des pas, une pensée-rythme. tout change je change tout change même les pierres figées dans la coulée de lave sur le...

le président des pluies

Dans cette heure peut-être une écume tourbillonnante comme mon amour s'échouant sur tes rivages hostiles qu'est-ce qui me prend de parler d'eau j'ai élu le président des pluies il danse autour le tchatcha des amours je n'ai plus d'idées  que du rouge à la place j'ai élu le président des pluies lune, froide fleur qui se redresse, magie magique le soleil se lève, le soleil se couche tartines du futur