“Qu’attendre du poème ?” est une très belle question. Novarina dit que la parole est une attente. “La parole est toujours comme une danse d’attente qui attendrait la parole. Non quelque chose qui émet mais quelque chose qui reçoit.” et “Nous ne nommons pas les choses, nous les appelons” (Devant la parole). C’est une onde. Qui passe entre nous. Et comme la poésie est un des langages le plus proche de notre rythme intérieur et bien c’est très fort de la rendre vibratoire physiquement par la voix.
On peut aussi attendre du poème qu'il dissolve la hiérarchisation sociale qu’on peut lire trop facilement dans telle ou telle manière de parler (Bourdieu, Ce que parler veut dire). Il n’y a pas une langue, il y en a plusieurs, ou bien un bouillonnement de la langue. Une mixture. Le poème serait dépassement de la norme, son oubli même, son snobisme. Je snobe la norme du langage qui cherche à policer l’hétérogénéité constitutive et inarrêtable des pratiques langagières pour ouvrir le champ des possibilités langagières et sonores.
Je milite pour une indocilité de la langue.
Sinon, ne rien attendre du poème est aussi une très bonne réponse. Mais peut-être moins intéressante à lire ici. En plus, ce n'est pas vrai. C'est vrai et faux. Ce n'est pas possible d'exiger des choses du poème, de par son caractère profondément libre, mais c'est une chose si belle qu'on ne peut s'empêcher de vouloir qu'il rende notre vie plus belle, elle aussi.
Je n'attends rien du poème et j'en attends tout.
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