Il existe des cheveux sur cette terre qui sont sublimes, et ce sont les cheveux d’Emilio. Tignasse blonde incandescente, jungle accessible, cascade de femme sur une beauté d’homme. calme. non vraiment c’est sublime, ces cheveux, ces cheveux sont sublimes et ils sont à Emilio, et ils sont sur cette terre. et j’ai la chance de les voir. je ne les ai pas touchés. peut-être un jour mais en attendant, non. peut-être un jour aurai-je la chance de toucher ces cheveux sublimes. je ne sais pas, peut-être. heureusement il y a les peut-être. non vraiment quand je pense à ces cheveux de la couleur des foins je veux m’y allonger dessus. les cheveux d’Emilio sont sublimes et je ne les ai pas encore touchés, non je ne les ai pas encore touchés. c’est un fait. mais ils sont sur cette terre, ils existent et font exister mes yeux quand je les regarde. Il existe des cheveux sur cette terre qui sont sublimes, et ce sont les cheveux d’Emilio.
“Voix : la dent du souffle. Pensée : l’os du cerveau.” Robert Bringhurst Lorsqu’en tant qu’autrice, on suit une logique parfaitement évidente pour nous en écrivant notre livre, la plupart du temps, c’est ça qui fait magiquement tenir le livre et cela se trame le plus souvent invisiblement pour les lecteurices. A l’inverse, ce qu’iels remarquent nous est toujours mystérieux, invu de notre part dans le processus d’écriture, mais que l’on accepte volontiers dans l’échange qui suit la réception d’un livre comme une signification acceptable. “Ah oui, je ne l’avais pas vu sous cet angle”, s’entend-on répondre, parlant pourtant de notre propre livre. David Abram utilise l’expression “sensuous earth”, qu’on peut traduire par “terre charnelle”, ou bien terre sensuelle. Il désigne le foyer de sens multiples qu’est la terre. “Nos esprits pensants se sont éloignés de nos corps sentants”, écrit-il dans Devenir animal . Ma poésie tente d’étirer mon imagination sensorielle mais aussi mon intelligence...
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