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bouche-fumier

 faire poésie c’est creuser. ou alors pour faire poésie il faut que tu creuses. tu peux pas gratter la terre comme ça du bout du doigt, puis t’arrêter t’as cru quoi. la poésie c’est salissant plaf. en fait non. c’est même pas salissant c’est toi qu’est salissante   c’est toi qui doit être sale     et salir les autres quand ils elles veulent pas, quand ils elles veulent rester toutes propres, toucher les mots du bout du nez. du bout de la langue. toi, tu roules des pelles à la langue des grosses pelles, des grosses pellasses. pilote de la langue. t’es une pilote t’es pas moins, pas plus, mais pas moins, alors, alors oui. ça va vite. et ouais c’est fatigant, c’est du lourd la poésie.




où j’en étais - 














t’as cru quoi voilà t’as cru quoi t’as cru que non. avant. mais là tu viens de comprendre t’as la mission de salir les autres t’es une sale-sale une sauvage t’as une bouche-fumier montagne de fumier bien odorant, et ton rôle, ton rôle, c’est de faire en sorte que personne se bouche le nez. et tu dois tout laisser décomposer et nourrir ces terres que tu dois creuser pour en connaître les entrailles. les connaitre de l’intérieur. et là, seulement, tu pourras dire que t’as fait poésie quoi. et encore. c’est quand tu connaîtras les vers qui y vivent. que tu seras tellement profond que tu pourras même plus rejeter la terre hors du trou alors tu seras bouche-fumier, femme-fumier fume avant que la poésie te fume. femme-terre aussi en même temps: les deux. la poésie c’est de la terre creusée décomposée, la poésie, la poésie c’est sale. bouche-fumier langue-fumier. langue-tunnel: c’est obscur tu vois rien t’es enfouie. et tu continues à t’enfouir. dans la grande terre qui remue. et t’étais la somme, la somme de tous les grains de terre pourquoi on dit grain de sable et pas grain de terre alors moi je le dis voilà: plaf de la poésie bien sale. oui. et si. et si toi aussi t’étais de la grande terre qui remue,

















de la grande terre qui remue.





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