L'Horticole

 Se terre Plus qu’une poésie du silence, j’ai le sentiment que ma poésie est une poésie qui se tait. Le silence désigne directement un espace sans paroles, alors que le se taire désigne un espace sans paroles en tant qu’il est empêché soit involontairement, soit volontairement. Il y a un endroit que de toute façon ma poésie ne peut pas dire parce qu’elle ne sait pas. J’écris parce que j’ignore. Alors, peut-être qu’en plus d’être une poésie de la terre, ma poésie est une poésie du se taire. Plus qu’une poésie de ma terre, ma poésie ne fait que se terre. La poésie, une parole qui se tait. Qui toujours cherche à se taire un peu, se cacher. Elle se tait, se terre, s’enterre. Je me mets à terre, je me mets à taire, tout en écrivant, car néanmoins, il y a un endroit qu’elle sent à défaut de savoir, et qu’elle souhaite dire en dépit de cette ignorance. Ses mots sont chargés de ce double mouvement. J’écris sous le coup de cette étrangeté. Il y a du silence dans le cri Cri et silence ont ce...

J’ai mis au monde un amour éternel C’était l’été, et tu m’aimais, et je t’aimais J’ai mis au monde un amour éternel. C’était l’été pour nous et j’ai décidé et tu as décidé que le chiffre deux resterait le nôtre même si l’on sait bien qu’il n’est plus tout à fait exact et que la famille que nous commençons à former est une famille quantique Cela me plaît au chat aussi cela lui plaît C’est l’été et un jour nous ferons un petit frère ou une petite sœur à l’amour éternel si nous le voulons Accueillir Ce sera l'été toujours car nous nous aimerons C’est dans des toilettes  que j’ai compris ce que voulait dire être prête  — la vie est vraiment drôle Aujourd'hui j'ai cette présence ce mélange de toi et moi pour toujours à mes côtés je peux désormais dire que je sais ce que ça fait d'avoir un peu de toi en moi ou beaucoup de toi malgré son millimètre L’essentiel est que ce que c’est que d'avoir vraiment envie  de faire sa vie avec quelqu’un je l'ai compris dans tes bras ...

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  Leonard Cohen, Nevermind Pizarnik : "cette soif, cette avidité d'avoir un instant à moi, un instant de rencontre sûre avec quelque chose, avec quelqu'un". Il faut que je lise le dernier livre de Justine Arnal Je me demande s’il ne faut pas que je réunisse Ruralités, Nous sommes des marécages, Abandons et Botte de foin dans un roman. Je crois qu’est venu le moment de mettre mon enfance rurale en récit simplement biographique. Chose dont je me sentais parfaitement incapable avant. Cesser de crypter. Simone de Beauvoir à son amant Nelson Algren en juillet 1947 : “Et puis je suis terriblement gourmand : je veux tout de la vie, je veux être une femme et être un homme, avoir beaucoup d'amis et avoir la solitude, travailler beaucoup et écrire de bons livres, voyager et m'amuser, être égoïste et désintéressé. Vous voyez, c'est difficile d'obtenir tout ce que je veux. Et puis quand je ne réussis pas je me fâche de colère.”