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AVRIL 2024

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  • In fine, Fernando Pessoa est-il un joyeux ou un nihiliste ?

  • La schole est ce qui manque terriblement à notre époque. L’otium aussi.

  • Ryōko Sekiguchi se demande quelle odeur ont les étoiles. Se poser des questions incongrues est utile, oui.

  • "La poésie est une expérience intense de la langue" - Martin Rueff

  • La langue désigne l’organe ; j’ai une langue. L’écoute désigne l’organe ? j’ai deux écoutes ! La vue désigne l’organe ? J’ai deux vues. Le toucher désigne l’organe ? J’ai deux touchers. L’odorat désigne l’organe ? J’ai un odorat au milieu du visage.

  • "C’est difficile d’écrire un poème parce que c’est embarrassant. Et le poète, lui, est celui qui prend cet embarras au sérieux" - Martin Rueff

  • L’écriture de Stupeflip est stupéfiante par son association de trois éléments : précision, rythmique et vivance.

  • Yasujirō Ozu, Printemps tardif ; N’attend pas le bonheur, construis-le toi-même. Avec Setsuko Hara, Chishu Ryu et Haruko Sugimura. Ce qu’il y a de remarquable dans ce film, et très probablement dans le cinéma japonais en général, c’est que les éléments de la nature sont présents alors même que tout le film ne porte pas sur ça. Tout le film se passe dans des décors de maison, mais le tout dernier plan : la mer et ses vagues. Et ce n’est pas surprenant ni dichotomique, ni n’arrive comme un cheveu sur la soupe. C’est lié à l'intrigue, complètement lié. C’est normal de voir la mer en fin de film, lorsqu’on a parlé mariage tout le long de l’intrigue. L’animisme japonais me correspond.

  • Selon une étude, citée par Laura Vazquez dans l’émission “La première chose que je peux vous dire” sur Radio Grenouille, les ateliers d’écriture pratiqués quotidiennement par des enfants améliorent (au moins) leur capacité de mémorisation.

  • Jean-Claude Pinson développe la notion de Vita Poetica. Une réconciliation.

  • Holderlin, Novalis, Leopardi, Gustave Roud, Roger Caillois.

  • Ai découvert Seamus Heaney grâce à une inconnue dans une librairie

  • Mael Guesdon : “comment je continue à écrire” est une vraie question. C’est vraiment logistique et prosaïque.

  • Holderlin : “à quoi bon les poèmes en ces temps de détresse ?” : à tout le bon.

  • Mon œuvre = œuvre mienne, intime, dans mes carnets et mon ordinateur, (très) différent de mon œuvre = tout ce qui a été publié

  • “Le cri est toujours le début d’un chant” : c'est peut-être aussi parfois le début du silence.

  • La “coagulation vie/écriture”, quand je dis ça en entretien je croise mes doigts entre eux, comme je me donnais la main à moi-même

  • Kathreen Mansfield, pourquoi on en parle pas davantage ?

  • Tanguy Viel “Qui je suis ? Pour se demander qui on est, à part l’espace, je vois pas quel autre repère on a pour pouvoir incarner sa propre identité. Pour pouvoir la mirer dans le dehors, c’est forcément l’espace. Les lieux incarnent le vécu, essaient de saisir par fragment quelque chose de soi, et si possible, partageable. C’est pas moi juste pour être moi,  c’est pour essayer de partager l’expérience même qu’on fait toustes de ce temps qui fuit (qui ressemble à de l’eau peut-être) et que les lieux parfois arrivent à retenir, dans lesquels ça se dépose un peu.” ; il dit aussi “pendant que j’étais romancier j’ai toujours voulu être poète” héhéhé : le roman est clôt en lui-même, ajoute-t-il. Il manque de contact avec le dehors.

  • Herman Schmitz, Les sentiments sont des atmosphères : ce philosophe accorde peu de crédit à l’idée que les émotions émaneraient de nous. “Les sentiments sont des atmosphères qui se répandent dans l’espace et doit pouvoir se saisir charnellement”. A tout moment, tout agit sur nous. L’environnement au sens large (les gens qu’on croise, l’urbanisme). Ça crée des zones qu’on a du mal à nommer. Je suis perméable à l’atmosphère. La couleur du dehors donne la couleur de l’intérieur. Une vie se constitue d’une série, d’un feuilleté d’atmosphères dont certains sont plus prégnants que d’autres et finissent par constituer un caractère. 

  • T.S. Elliot (de mémoire) : Toute personne écrivante, à la moitié de sa vie/carrière, se retrouver confronté à 3 choix :  ne plus écrire du tout, trouver un autre moyen d’écrire différemment ou avec plus de virtuosité, ou s’adapter et trouver une autre façon de travailler.

  • Une des définitions de la poésie : être aux aguets avec le monde. J'ai vu un concert de Lior Shoov. Elle est aux aguets avec les sons du monde, les sons de son corps. Cette artiste est juste une GENIE. J'ai tellement de chance de l'avoir vue en concert.

  • Walter Benjamin : le véritable flâneur est prisonnier. Si on ne fait que flâner, on se dissout. Le flâneur doit paradoxalement s’assigner une tâche.

  • Je viens de découvrir Marie Bashkirtseff. Et notamment « Un Meeting », 1884, qui représente… des enfants en pleine discussion. J’aime bien ce titre au regard de ce à quoi il se réfère ! La portrait de la petite fille au parapluie aussi est subjuguant, il a été peint en 1888 et il semble plus récent. C’est une jeune fille qui est morte à 18 ans … ! Pourtant exposée dans les salons, et ayant produit de nombreux tableaux. Elle a aussi fait un journal. L’autre jour j’ai aussi lu Alicia Gallienne, morte à 20 ans et autrice d’une grande œuvre poétique. C’était des génies. Qu’avais-je fait moi à ces âges ? Franchement rien. Rien du tout. J’espère ne pas me porter malheur en m’intéressant de près à ces vies trop courtes.

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Les putains n'ont plus de clients

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